Le 21 janvier 2020, un propriétaire a présenté une demande de permis de construire un local de petite restauration de 70 m2 au maire de Zonza (Corse-du-Sud). Conformément à l'article L. 422-5 du code de l'urbanisme, la demande a été soumise pour avis conforme au préfet qui a émis un avis défavorable, le 14 avril. Mais le pétitionnaire n’a pas reçu de réponse du maire dans le délai d’instruction. Le préfet a donc estimé que ce silence a fait naître un permis tacite que le préfet avait attaqué. La cour administrative confirme que le silence du maire a fait naître un permis tacite même si, par un avis conforme, le préfet s’était opposé au projet. "Le permis est tacitement accordé si aucune décision n'est notifiée au demandeur à l'issue du délai d'instruction (art. L. 424-2, code de l’urbanisme). Dans cette affaire, le maire devait recueillir l’avis conforme du préfet car la commune n’est pas couverte par un document d’urbanisme (art. L. 422-5). Mais même si le préfet a émis un avis conforme défavorable, avant l'expiration du délai d'instruction, avis que le maire est tenu de suivre, l’absence de réponse de celui-ci dans le délai d’instruction fait naître un permis tacite (CAA Marseille 23/03/2023, n° 22MA02284).
Michel Degoffe le 04 mai 2023 - n°454 de Urbanisme Pratique