Le maire de Valle di Campoloro (Haute-Corse) a délivré un permis de construire autorisant la construction d'une maison. Un voisin attaque le permis soutenant que le projet ne respecte pas le POS qui impose (comme le code de l’urbanisme d’ailleurs) que le projet soit desservi par une voie publique ou privée. Le POS dispose que « Tout terrain enclavé est inconstructible à moins que son propriétaire ne produise une servitude de passage suffisante, instituée en application de l'article 682 du code civil. Les terrains doivent être desservis par des voies publiques ou privées dans des conditions répondant à l'importance ou à la destination de l'immeuble (...) et notamment faciliter la circulation ou l'utilisation des engins de lutte contre l'incendie ». La cour administrative rappelle que le permis de construire est délivré sous réserve des droits des tiers. Il a pour seul objet d'assurer la conformité des travaux qu'il autorise avec la réglementation d'urbanisme. Par conséquent, le maire doit s’assurer que la voie publique ou privée qui dessert le projet permettra l'accès des engins d'incendie et de secours. Mais si l’accès est assuré grâce à l'existence d'un titre créant une servitude de passage, il ne lui appartient de vérifier ni la validité de cette servitude ni l'existence d'un titre permettant l'utilisation de la voie. Mais, en l’occurrence, le projet n’était desservi par aucune voie publique ou privée. Le maire aurait donc dû refuser le permis (CAA Marseille 3/11/2015, n°14MA01559).
Michel Degoffe le 17 mars 2016 - n°297 de Urbanisme Pratique