Même si elle a atteint les objectifs de construction de logements sociaux, la commune peut préempter pour en créer de nouveaux Abonnés
Dans cette affaire, le président de la métropole motive sa décision en se fondant sur une étude de faisabilité réalisée par l'organisme de logement social Coopairs et actualisée le 22 juin 2022. L’étude montre que le terrain, objet de la préemption contestée, permettait de réaliser une quarantaine de logements, dont la moitié à caractère social. Un tel projet a, par nature, pour objet la mise en œuvre d'une politique locale de l'habitat et répond, à ce titre, aux objets définis à l'article L. 300-1 du code de l'urbanisme. Il présente le caractère d'une action ou d'une opération d'aménagement lorsqu'il concourt à la mise en œuvre d'un programme local de l'habitat (PLH).
Les requérants soutenaient que la préemption ne répondait pas à un objectif d’intérêt général car la part de logements locatifs sociaux représentait déjà 40 % des résidences principales à Cenon. Selon le Conseil d’Etat, une telle proportion n’ôte pas son caractère d’intérêt général à la préemption car les objectifs de construction de logements sociaux constituent des seuils à atteindre et non des plafonds (CE 30/06/2023, n° 468543, mentionné dans les tables du recueil Lebon). Observation : l’arrêt du Conseil d’Etat va à l’encontre de la politique de certaines collectivités qui, tout en appliquant la règle des quotas exigés par la loi SRU, cherchent, dans un souci de mixité sociale, à ce qu’il n’y ait pas trop de logements sociaux.
Marc GIRAUD le 31 août 2023 - n°460 de Urbanisme Pratique
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