Par un arrêté du 27 novembre 2012, le maire de Fleury-sur-Orne (Calvados) a délivré un permis de construire modificatif. Un voisin attaque ce permis et soutient que ce n’est pas un permis modificatif mais un retrait du permis précédemment accordé. La cour administrative rejette cet argument : lorsqu'un permis de construire a été délivré en méconnaissance des dispositions législatives ou réglementaires ou sans que soient respectées les formes ou formalités préalables à la délivrance des permis, le maire peut régulariser la construction en délivrant un permis modificatif qui respecte les règles méconnues. Il n’est plus alors possible d’attaquer le permis initial en invoquant ces irrégularités ; il convient donc d'apprécier la légalité de l'autorisation de construire contestée compte tenu des modifications apportées par le permis modificatif. L'arrêté du 17 septembre 2013 est signé du maire, seul compétent pour autoriser la création d'un établissement recevant du public en vertu de l'article L. 111-8 du code de la construction et de l'habitation. Cet acte a eu pour effet de régulariser le vice d'incompétence dont était entaché l'arrêté du 27 novembre 2012, signé d'un adjoint au maire. Il constitue un permis de construire modificatif du permis initialement délivré et non une décision de retrait de ce premier arrêté (CAA Nantes 30/01/2015, n° 14NT01316).
Michel Degoffe le 04 juin 2015 - n°280 de Urbanisme Pratique
Source : la documentation juridique en ligne de Urbanisme Pratique n°114 du 02 décembre 2015