Par un arrêté du 12 mai 2011, le maire de Saint-Jean (Haute-Garonne) a délivré un permis de construire. Puis, le 10 juillet 2012, il a délivré un permis modificatif. Un voisin a attaqué ces deux permis. Il soutient que le permis initial était illégal, car il a été signé par l’adjoint qui ne bénéficiait pas d’une délégation régulière. La cour administrative admet qu’il y a un doute sur la régularité de la délégation donnée par le maire à son adjoint. Mais lorsqu'un permis de construire a été délivré en méconnaissance des dispositions législatives ou réglementaires relatives à l'utilisation du sol ou sans que soient respectées des formes ou formalités préalables à la délivrance des permis de construire, l'illégalité qui en résulte peut être régularisée par la délivrance d'un permis modificatif dès lors que celui-ci assure le respect des règles de fond applicables au projet en cause, répond aux exigences de forme ou a été précédé de l'exécution régulière de la ou des formalités qui avaient été omises. Les irrégularités ainsi régularisées ne peuvent plus être invoquées à l'appui d'un recours pour excès de pouvoir dirigé contre le permis initial. Or, selon la cour, un vice tenant à l’irrégularité de la délégation est susceptible d'être régularisé par la délivrance d'un permis de construire modificatif. Par conséquent, le permis de construire modificatif du 10 juillet 2012, signé du maire, a eu pour effet de régulariser le vice d'incompétence dont était entaché l'arrêté du 12 mai 2011 (CAA Bordeaux 26/05/2016, n°14BX03379).
Michel Degoffe le 17 novembre 2016 - n°312 de Urbanisme Pratique
Source : la documentation juridique en ligne de Urbanisme Pratique n°130 du 03 mai 2017