Le maire peut contraindre sous astreinte un constructeur à régulariser des travaux
Dans cette affaire, le constructeur conteste le titre exécutoire du 11 septembre 2020 en soutenant que l’arrêté du 6 mars 2020 qui a prononcé l’astreinte journalière est lui-même irrégulier ; il soulève donc l’exception d’illégalité de cet arrêté. La cour administrative juge ce moyen irrecevable en appliquant une règle classique : l'exception d'illégalité d'un acte réglementaire peut être formée à toute époque, même après l'expiration du délai du recours contentieux contre cet acte. En revanche, quand il s’agit, comme ici, d’un acte non réglementaire, l'exception n'est recevable que si l'acte n'est pas devenu définitif à la date à laquelle elle est invoquée, sauf dans le cas où l'acte et la décision ultérieure constituent les éléments d'une même opération complexe (CAA Paris 25/04/2023, n° 22PA00969).
Rappelons que le maire ne peut user de ce pouvoir d’astreinte que si l’infraction a fait l’objet d’un procès-verbal d'infraction. Seul ce document permettra d'identifier la ou les personnes pénalement responsables qui pourront être visées par l'astreinte administrative. En revanche, il est impossible d'engager une astreinte administrative à l'encontre d'une personne qui n'aurait pas été visée par ce procès-verbal. C’est généralement le titulaire de l'autorisation de construire, également propriétaire du terrain dans une majorité de cas, qui sera désigné.
Marc GIRAUD le 15 juin 2023 - n°457 de Urbanisme Pratique
- Conserver mes publications au format pdf help_outline
- Recevoir par mail deux articles avant le bouclage de la publication.help_outline
- Créer mes archives et gérer mon fonds documentairehelp_outline
- Bénéficier du service de renseignements juridiqueshelp_outline
- Bénéficier du service InegralTexthelp_outline
- Gérer mon compte abonnéhelp_outline