Le maire de Foissac (Aveyron) a délivré un permis que le juge a annulé ; le terrain est devenu inconstructible dans le PLU adopté entre-temps. Le propriétaire demande réparation du préjudice que lui a causé le maire en lui délivrant un permis. Selon lui, l’état d’avancement de l’adoption du nouveau PLU aurait dû conduire le maire à surseoir à statuer sur la demande de permis. Or, la délivrance du permis l’a incité à acheter le terrain qui est ensuite devenu inconstructible. En effet, le maire doit surseoir à statuer, sur un projet de construction qui serait de nature à compromettre ou à rendre plus onéreuse l'exécution du futur plan dès lors qu'a eu lieu le débat sur les orientations générales du PADD (art. 153-11, code de l’urbanisme). Saisie, la cour administrative rappelle qu’un sursis à statuer ne peut être opposé à une demande de permis de construire que lorsque l'état d'avancement des travaux d'élaboration du nouveau PLU permet de préciser la portée exacte des modifications projetées, même si le projet n’a pas été publié. L'élaboration du PLU a été prescrite par délibération du conseil municipal du 2 décembre 2009 et le permis a été délivré en 2011. Mais, le propriétaire n’établit pas que le PLU était dans un état d'avancement suffisant pour permettre le sursis à statuer à la date du permis de construire annexé à l'acte notarié de vente de la parcelle du 7 octobre 2011, alors que le PLU n'a été adopté que le 12 décembre 2013 (CAA Toulouse 16/03/2023, n° 21TL02784).
Michel Degoffe le 15 juin 2023 - n°457 de Urbanisme Pratique