Le maire de Marseille (Bouches-du-Rhône) a délivré un permis de construire un immeuble collectif. Saisi d’un recours par un voisin, le Conseil d’Etat annule le permis car le maire aurait dû demander l’avis de l’autorité gestionnaire de la voie qui dessert le projet, c’est-à-dire le président de la métropole. Lorsque le projet a pour effet la création ou la modification d'un accès à une voie publique dont la gestion ne relève pas de l'autorité compétente pour délivrer le permis, celle-ci consulte l'autorité ou le service gestionnaire de cette voie (art. R. 423-53, code de l’urbanisme). La commune soutient que le projet autorisé laisse inchangé l'accès des véhicules sur la voie publique dénommée traverse Prat et que seul l'accès piéton adjacent a vocation à disparaître. Mais, le projet prévoit la suppression d'un accès actuellement existant sur le boulevard Maire, le rétrécissement de l'accès existant sur la traverse Prat pour le transformer en accès pour véhicules ainsi que la création d'un nouvel accès pour piétons. Ces changements dans la configuration des lieux et dans l'usage qui en est fait doivent être regardé comme une création ou une modification d'un accès à une voie publique. L'autorité gestionnaire de la voirie c’est-à-dire la métropole devait être saisie (CE 30/12/2020, n° 434893).
Michel Degoffe le 12 mai 2021 - n°411 de Urbanisme Pratique
Source : la documentation juridique en ligne de Urbanisme Pratique n°179 du 03 novembre 2021