Le maire de Nice a délivré un permis de construire un bâtiment de sept niveaux. Des habitants du quartier attaquent ce permis. Ils soutiennent que le maire aurait dû refuser le permis car le projet portait atteinte à l’harmonie du quartier. En effet, le maire doit refuser le permis si le projet par sa situation, son architecture, ses dimensions ou son aspect extérieur est de nature à porter atteinte au caractère ou à l'intérêt des lieux avoisinants, aux sites, aux paysages naturels ou urbains (art. R. 111-21, code de l’urbanisme). Mais, si les constructions alentours sont hétérogènes, il n’y a pas d’harmonie à faire respecter. C’était le cas dans cette affaire : l’immeuble en projet de sept étages est sensiblement de la même hauteur que l'immeuble contigü, et comparable à la grande majorité des immeubles bordant de part et d'autre la rue Theuriet. Les espaces situés à l'ouest du terrain d'assiette du projet sont occupés par des constructions pavillonnaires et des immeubles collectifs de moindre hauteur, qui se caractérisent par leur hétérogénéité. Ainsi, la seule circonstance que l'immeuble litigieux ne serait pas à l'échelle de ces constructions ne permet pas de démontrer que le projet porterait atteinte au caractère ou à l'intérêt des lieux avoisinants (CAA Marseille 4/12/2009, n° 07MA02086).
Conseil : quand le maire délivre un permis, il doit vérifier que le projet ne rompt pas l’harmonie du quartier.
Michel Degoffe le 17 juin 2010 - n°171 de Urbanisme Pratique
Source : la documentation juridique en ligne de Urbanisme Pratique n°59 du 15 décembre 2010