Par un arrêté du 10 mai 2011, le maire d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a retiré un permis de construire qu’il avait initialement accordé tacitement. Le maire s’est fondé sur la disposition du PLU en vertu de laquelle « les constructions doivent être compatibles notamment dans leur volumétrie, leurs matériaux et la composition des ouvertures et de l'accroche aux constructions limitrophes ». Au regard de ces dispositions, le permis initialement accordé était bien illégal : le bâtiment objet du projet est entouré de deux pavillons de taille modeste comprenant un rez-de-chaussée et des combles pour l'un et un rez-de-chaussée, un premier étage et des combles pour l'autre, couverts par des toits en bâtière. D’ailleurs l’ensemble du quartier forme un vaste lotissement en arc de cercle, composé de constructions pavillonnaires relativement homogènes quant à leurs dimensions et dont les dates de construction vont des années trente à nos jours, à l'exception de quelques rares petits immeubles collectifs. Or, la construction projetée est un immeuble collectif de quatre étages de 37 logements, couvert d'une toiture terrasse et présentant une structure allongée, dont le gabarit et la forme de la toiture sont ainsi nettement significativement différents des constructions limitrophes. Un tel projet était donc contraire au PLU. Le maire a trois mois pour retirer un permis illégal (art. L. 424-5, code de l’urbanisme (CAA Versailles 25/09/2014, n°12VE02832).
Michel Degoffe le 06 novembre 2014 - n°268 de Urbanisme Pratique
Source : la documentation juridique en ligne de Urbanisme Pratique n°108 du 13 mai 2015