Par un arrêté du 23 août 2006, le maire de Saint-Chéron (Essonne) a délivré un permis de construire à la société Initial Promotion. Un voisin attaque ce permis. Le juge constate que ce recours est irrecevable parce que tardif. Le voisin soutient que le délai de recours contentieux n'a pu courir, dès lors que l'affichage aurait été irrégulier. Mais, sans apporter de preuve. Au contraire, le permis de construire litigieux a été affiché en mairie le 24 août 2006. Un procès-verbal d'huissier du 2 octobre 2006, dressé à la demande de la société, établit l'affichage sur le terrain à cette dernière date. Le voisin ne prouve en aucune manière que cet affichage n'aurait pas été continu. Dès lors, le délai de recours contentieux a commencé à courir le 2 octobre 2006. Enfin, se présentant comme le représentant d'un collectif de riverains du projet de construction, le particulier a adressé au maire, le 12 novembre 2006, une lettre exprimant des critiques à l'encontre de ce permis de construire. Il s’agit donc, selon lui, d’un recours gracieux qui a interrompu le délai de recours. La cour administrative rejette cet argument d’abord parce qu’en raison de ses termes, il n’est pas sûr qu’il s’agisse d’un véritable recours, ensuite ce recours n’ayant pas été notifié au bénéficiaire du permis comme l’exige l’article R. 600-1, il n'a pu proroger le délai du recours contentieux (CAA Versailles 27/05/2010, n°09VE01011).
Michel Degoffe le 02 décembre 2010 - n°181 de Urbanisme Pratique