Le maire de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) s’est opposé à une déclaration préalable déposée par la société Bouygues Télécom en vue de l’installation d’un pylône-relais de radiotéléphonie mobile. Bouygues demande la suspension de cette non-opposition ce qui lui permettra de commencer les travaux. Pour l’obtenir, il faut qu’elle démontre qu’il y a urgence à ce que l’opposition soit suspendue et avancer un moyen permettant de douter de sa légalité (art. L. 521-1, code de justice administrative). La société apporte ces preuves. Il y a, en effet, bien urgence eu égard à la fois à l’intérêt public qui s’attache à la couverture du territoire national par les réseaux de téléphonie mobile, aux intérêts propres de la société Bouygues Télécom qui a pris des engagements vis-à-vis de l’Etat quant à la couverture du territoire par son réseau, et, enfin, à la circonstance que le territoire de la commune n’est que partiellement couvert par le réseau de téléphonie mobile de la société. Par ailleurs, il y a un doute sur la légalité de l’opposition : le maire a initialement fondé son opposition à la déclaration préalable sur le fondement de l’atteinte portée à l’intérêt des lieux avoisinants de l’article R. 111-27 du code de l’urbanisme alors qu’il n’en est rien (CE 28/12/2023, n° 473827).
Observation : lorsqu’un un permis est annulé, le juge engage rarement la responsabilité de la commune si le pétitionnaire n’a pas pris soin d’insérer, dans la promesse de vente, la condition suspensive d’obtention du permis.
Michel Degoffe le 28 mars 2024 - n°474 de Urbanisme Pratique
Source : la documentation juridique en ligne de Urbanisme Pratique n°211 du 01 octobre 2024