Un particulier considère qu’il subit des nuisances du fait de la proximité d’une scierie : il introduit une action en responsabilité contre l’Etat, estimant que le préfet n’a pas usé de son pouvoir de police des installations classées, ce qui aurait permis de faire cesser ces nuisances. La cour administrative rappelle le principe d’indépendance des législations : une illégalité au regard d’une loi n’entraîne pas l’illégalité au regard d’une autre législation. Ainsi, l'autorisation d'exploiter une installation classée et le permis de construire sont accordés en vertu de législations distinctes et suivant des procédures indépendantes. De fait, la circonstance que les permis de construire délivrés en 1988 et 1992 à la société Alsapan pour l'extension de son exploitation soient entachés d'illégalité n’entraîne pas l’illégalité du récépissé de déclaration puis l'autorisation dont cette société a bénéficié au titre de la législation des installations classées. Il y a toutefois une limite à cette indépendance des législations. La cour rappelle que lorsque l'autorité administrative est saisie d'une demande d'autorisation d'exploitation d'une installation classée située en zone urbaine, elle doit apprécier si des activités comparables sont exercées dans la zone, et si elles sont admises par le POS ou le PLU. Or, le préfet a respecté le POS de la commune qui autorise l'aménagement, la transformation ou l'extension des installations classées soumises à autorisation et existantes dans la zone aux conditions qu'il n'en résulte pas pour le voisinage une aggravation des dangers ou nuisances et qu'elles satisfassent à la réglementation (CAA Nancy 1er/07/2010, n° 09NC00356).
Michel Degoffe le 21 avril 2011 - n°189 de Urbanisme Pratique
Source : la documentation juridique en ligne de Urbanisme Pratique n°72 du 01 février 2012